flott'art 2009
     nuit
banière aux ballons

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Cette nuit-là ,"la nuit remue": mots silex du poète Henri Michaud (belge comme Henry Bauchau, dont le nom rime avec le sien, qui vit sur les colines de Louveciennes, qui nous bénit).
Il y a des alternances de musiques, flottantes, un appel de l'île , sans images, des sons crus, didgeridoo, tam-tams qui battent comme un coeur, flûtes harmoniques.
Il y a la voix de Sonia Fontan qui percutte au coeur, après 3 minutes de panne de son, de cables à l'eau, qui durent un siècle lourd comme le plomb,
où l'on mesure la difficulté de ces 5 scènes, dispersées d'une rive à l'autre, sur barque, île, ponton, pédalo, bateau aménagé en scène pour 6 musiciens.
Il y a la musique de Stephane Lemaire, bouleversante, raffinée comme une orchidée sombre, veloutée et acide, inclassable, qui attire et fascine, qui bouge comme les eaux d'un fleuve .
Ses musiciens virtuoses, qui déchiffrent une musique ondoyante , écrite au cordeau.
Il y a la lumière magistrale, sensible, poète de Rodolphe Soucaret, chef opérateur génial..
Il y a le saxophone vibrant d'un grand jazzman français, François Cotinaud, qui déchiffre la nuit généreusement. Il y a son souffle et sa pensée et la nuit qui chante le fleuve.
Il y a la performance de l'homme oiseau, Cheo Cruz, artiste noble, généreux, fou, qui rend hommage à Birdy, 0 William Wharton, mort quelques mois avant, qui habitait et animait ce bras de Seine, à Port-Marly.
Il y a alors la nuit immobile, qui retient son souffle;
Il y a les poètes qui soufflent le verbe de Wharton, débarquant d'un canot. Et le poème de Raphaël Zumbiehl, autre habitant du fleuve.
Il y a des artistes sur l'eau (Pierre Frisch, Mariane Guyader et leurs assistants audacieux, qui allument des bougies, mettent des couleurs à la nuit.
Il y a des arbres qui prennent feu sur le fleuve et s'en vont,au fil de l'eau.
Il y a des temps morts, des temps vifs. Tout cela demande au public de ne pas en être un; de participer; d'accepter l'attente de ce qui ne vient pas, la surprise de l'inattendu, l'émerveillement,
la difficulté de se battre avec la dimension du fleuve, de la nuit, du feu, de ce mélange impossible.